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(past) regarde-nous, le destin n'a pas honte (les dieux n'ont pas honte) | pro-Zeus Quest trio

Engel Schulz
Engel Schulz

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Dim 13 Mar 2022 - 15:44

Regarde-nous, les dieux n’ont pas honte

Engel se réveilla avec un gémissement ne demandant qu’à sortir. Ses bras, ses épaules, ses jambes, son torse, sa tête - il avait mal partout. Il n’avait même pas ouvert les yeux qu’il souhaitait déjà repartir dans l’inconscience, ne plus avoir l’impression que son corps entier avait été écrasé par un camion et laissé telle une crêpe sur le goudron pour que les voitures suivantes y jouent au trampoline. Il n’avait pas envie de se réveiller, non - plus tard, peut-être.

La sensation de sable sous ses pieds et sa tête l’empêcha de sombrer à nouveau dans cet espèce de mélange entre sommeil et état comateux. Parce que… Ce n’était pas normal. Enfin, à sa connaissance, il n’y avait pas de sable dans son bungalow. Et le soleil ne tombait pas sur ses membres ou ses paupières comme ça, les colorant de rouge. Ah, et il y avait encore moins ce bruit régulier de vagues. Okay. Engel n’était pas dans son bungalow.

Il ouvrit les yeux.

Le monde était flou. Le monde était flou, mais ça ne l’empêcha pas de grimacer face à la soudaine luminosité, puis de gémir en se redressant, parce qu’il avait les côtes douloureuses, et aussi les bras, et - ouais, tout, en fait. Il distinguait la plage, plusieurs rochers, une étendue de sable, des arbres plus loin, et la mer. Ou l’océan, même chose - plusieurs vagues bleues à l’écume blanche, sous un ciel dénué de nuages et magnifique. Honnêtement, ç’aurait pu être un genre de décor de carte postale. Enfin, si on oubliait le fait qu’Engel ne savait absolument pas ce qu’il faisait ici.

Puis il y eut du mouvement, à sa droite, et il se tourna. Une jeune femme aux cheveux frisés était installée à l’ombre d’un rocher, les bras croisés, et le fixait, sourcils froncés. Oh. Il la connaissait. Attendez, ç’allait lui revenir. Oh. Alix.

Et puis tout lui revint - le début de la quête, voler un bateau, naviguer dessus, puis l’attaque des esprits de la tempête, et se prendre la foudre, et…

« Il était temps, » commenta Alix, croisant les bras.

Elle n’avait pas l’air contente, malgré les circonstances positives qui étaient que un, ils semblaient avoir survécu à leur assaut, et deux, ils avaient quand même atterri dans un coin magnifique - ce n’était pas à la Colonie qu’ils allaient pouvoir profiter d’une vue comme celle-ci, non ?

Engel voulu la saluer, mais sa voix était si éraillée que seule la moitié des mots purent sortir.

« ..est où exactement ? »

Elle hocha le menton en direction des vagues. Ouais. Très précis.

« Aucune idée. Après que tu aies projeté le bateau avec tes vents, il a pu avancer jusqu’ici. Les esprits de la tempête ont disparu dès qu’on s’est trop approchés de cette île, aussi, ce qui est quand même super bizarre. »

Engel cligna des yeux. Il avait projeté le bateau ? Lui ? C’était étrange, il ne s’en souvenait absolument pas. Il y avait aussi plusieurs trous dans son histoire ; qu’est-ce qu’il était advenu de leurs provisions, dans quel état était le bateau, est-ce qu’ils s’étaient trop déviés de leur trajectoire, est-ce que Larry allait bien, pourquoi est-ce que vu la position du soleil, il devait être un peu après midi alors qu’ils s’étaient fait agresser aux alentours de, il ne savait pas trop, quinze, seize heures ? Et surtout, réalisa-t-il tandis qu’il se redressait de plus belle…

« ..est Alastor ? Il va bien ?, » s’écria Engel, brusquement inquiet.

Le fils d’Aphrodite n’était nulle part en vue. Il essaya de se hisser sur ses pieds, grimaça en se rappelant que oui, il avait mal partout - sérieusement, qui aurait cru que forcer sur ses pouvoirs avait cet effet - et laissa tomber, se contentant de jeter un regard éperdu à Alix.

« Oui, il va bien. Il est parti faire un tour pour repérer les environs et j’ai été coincée ici pour te surveiller en attendant que tu te réveilles. »

Le ton de sa voix était acide. Le garçon cligna des yeux, un peu décontenancé. Son aînée l’observa essayer de s’asseoir un peu mieux sur le sable, grimaçant, et plissa les yeux.

« T’aurais peut-être pas aussi mal si tu ne t’étais pas jeté sur un éclair comme un imbécile, » dit-elle sèchement.

Oh.

Oh, c’est vrai, il avait fait ça.

Bonne nouvelle : ses membres moulus et douloureux n’étaient probablement pas dûs au fait d’avoir utilisé ses pouvoirs, il s’était simplement fait foudroyer ! Maintenant, il fallait espérer qu’il n’y ait pas de conséquences sur le long terme. Enfin, il était le fils de Zeus, il y avait probablement peu de chances que ça le touche définitivement. Quoique. Il allait falloir qu’il fasse des recherches, en rentrant. Et qu’il croise les doigts.

« Désolé, » s’excusa-t-il vaguement.

Il n’était pas désolé ; ça avait marché. Il avait eu raison. Peut-être que cet éclair de foudre, sans lui, aurait touché Alix ou bien Alastor et les aurait tué, eux qui n’étaient pas les enfants du dieu du Ciel et donc étaient garantis de se prendre la puissance de n’importe quel éclair à son maximum. Qu’est-ce qu’elle aurait voulu qu’il fasse, tiens ?

« T’es tout sauf désolé, lâcha Alix. Tu sais pas mentir. »

Engel soutint son regard pendant un instant, le flou aidant, puis détourna les yeux et haussa les épaules.

« Eh, t’as pas vu mes lunettes quelque part ? »

Il crut l’entendre souffler, l’air dédaigneux, probablement loin d’en avoir terminé avec lui, mais elle bougea tout de même, fouillant dans le sac qui était à côté d’elle pour en sortir ce qui, de loin, aurait pu correspondre à ses lunettes. Elle ne se leva pas pour les lui donner, évidemment. Grimaçant, et pestant intérieurement contre la cruauté des filles d’Arès aux cheveux frisés, Engel se hissa sur ses pieds.

Il faillit tomber aussi sec, sa tête tournant aussitôt et sa vision s’assombrissant - il tituba jusqu’à elle, tendant le bras pour récupérer sa paire d’yeux. Dès qu’il les enfila, le monde redevint net.

Il se figea. Il n’avait pas remarqué avant, la tête tournant et à moitié endormi, encore, mais ses bras étaient couverts de.. Qu’est-ce que c’était, même ? On aurait dit des arbres, dessinés sur sa peau en fins traits rosâtres - comme des cicatrices, qui partaient du dos de ses mains et remontaient jusqu’à ses coudes. Il écarquilla les yeux.

« Quoi, surpris ?, le rabroua Alix, sourcils froncés et bras à nouveau croisés. Refais jamais ça. »

Il ignora son regard dur, se levant à nouveau avec difficultés, les yeux fixés sur ses bras.

« T’en as aussi sur le torse, si tu veux savoir. »

Il se mordit la lèvre, évitant de répondre. Il ne regrettait pas ce qu’il avait fait. Ils s’en étaient sortis, c’était le principal - mais elle avait l’air méchamment en colère. Il se contenta de lever un doigt, de le passer sur l’un des traits arborant ses avant-bras, un peu fasciné, et curieux, aussi. Qu’est-ce que ça faisait là, exactement ? Est-ce que c’était permanent ? Est-ce que c’était une maladie ? Est-ce que…

Un mouvement. Engel redressa la tête. Alastor était revenu - et une pointe d’appréhension traversa son estomac lorsqu’il croisa son regard.

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Alastor Sideris
Alastor Sideris

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Lun 14 Mar 2022 - 10:05
feat @Engel Schulz


Might go to Hell and there ain't no stopping
Might be a sinner and I might be a saint
I'd like to be proud, but somehow I'm ashamed



Une fois n'était pas coutume, Alastor s'en voulait. Il avait beau faire de son mieux pour voir le côté logique des choses, comme à son habitude, il ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'une bonne partie de leur situation actuelle était bel et bien de sa faute. Perdus au milieu de nulle part, quelque part dans l'océan Atlantique et, jusque-là, seuls au monde. Il ne savait même pas si le bateau fonctionnait encore, de ce qu'il savait, ils n'allaient pas se sortir de ce merdier avant un moment. Voilà la situation dans laquelle ils étaient. Par sa faute, un peu.

Enfin, c'était surtout la faute des monstres les ayant attaqués et qui ne lui avaient pas donné le choix. C'est ce qu'il essayait de se dire depuis qu'ils s'étaient échoués ici. Son côté logique et rationnel, trop longtemps oublié depuis le début de leur virée en mer, essayait lentement mais sûrement de reprendre le dessus et de donner un sens à tout ça. Il n'avait pas eu le choix. Ils avaient eu besoin d'Engel et de ses pouvoirs, il avait fait ce qu'il fallait pour que tout le monde s'en sorte.

Mais ce simple fait ne l'empêchait pas de s'en vouloir parce qu'allongé dans le sable, Engel ne s'était toujours pas réveillé.

Au bout d'un moment à s'asseoir et ruminer dans un silence coupable aux côtés d'Alix qui elle était bien réveillée, Alastor avait décidé de s'éloigner, prétextant faire de la reconnaissance. Il n'avait même pas vérifié l'état de leurs affaires, de leurs provisions mais ça n'avait aucune importance. Il avait besoin de prendre un peu d'air et d'arrêter de se torturer l'esprit avec la vision d'Engel en train de dormir un peu trop longtemps à son goût sous ses yeux.

Plot twist, partir en exploration ne l'avait pas aidé à se changer les idées, bien au contraire. Il avait encore mal à la gorge, un peu. Douloureux souvenir de ce qu'il avait fait sur le bateau. Lui qui n'avait jamais particulièrement pensé à mal de sa persuasion, le voilà qui se mettait à se dire que peut-être il n'aurait pas dû l'utiliser. En tout cas pas sur Engel alors que le gosse venait de se prendre un éclair en pleine gueule. Le souvenir eut le mérite de raviver son agacement. Un éclair. En pleine gueule.

Dès qu'il se réveillait, Alastor s'empresserait de l'étrangler. Il s'occuperait de sa culpabilité plus tard.

Bon. Il n'avait pas fait le tour de l'île - il n'avait aucune idée de son étendue et ne voulait pas risquer de trop s'éloigner de ses deux camarades de voyage, mais il en avait assez vu. Des arbres, de la végétation, quelques petits animaux ça et là et du sable. Encore et encore, du sable. C'était à en devenir lassant. Un peu plus loin, il avait vu ce qui ressemblait plus ou moins à une habitation mais comme il n'avait vu personne, Alastor avait préféré ne pas s'y risquer. Le fils d'Aphrodite ne tenait pas particulièrement à tomber sur des locaux dont il ne connaissait pas le tempérament vis-à-vis de nouveaux venus sur leur île.  Décidant de retrouver Alix et Engel, en espérant que le fils de Zeus soit de retour parmi les vivants cette fois, Alastor revint sur ses pas, observant les alentours d'un air absent.

Rien n'avait l'air particulièrement menaçant et jusque-là le seul monstre qu'il avait rencontré avait été un énorme écureuil qu'il avait immédiatement baptisé Randy pour une raison qui lui échappait lui-même. Ça lui allait bien. Bref. L'île n'avait pas l'air particulièrement dangereuse ce qui était rassurant mais Alastor préférait tout de même rester sur ses gardes, surtout après leur virée en bateau devenue naufrage après qu'ils aient tous pensé que le voyage démarrait bien.

Le voyage démarrait terriblement mal.

Lorsque le fils d'Aphrodite arriva à quelques mètres de leur camp - qui n'était pas un camp du tout, il s'agissait juste de leurs sacs sur le sol, d'Engel lui aussi sur le sol et Alix, aussi sur le sol mais dans un meilleur état que le reste - il eut un moment d'arrêt en remarquant que le fils de Zeus était réveillé. Alastor se mit à marcher plus vite, d'un mas décidé, son cerveau encore incertain quant à l'émotion qu'il allait exprimer dans quelques secondes. Agacement ? Soulagement ? Aucune idée.

« -torse, si tu veux savoir. »

Sans prêter attention à ce qu'Alix racontait, sans doute quelque chose à propos des marques bizarres laissées par la foudre sur ses bras - entre autre - après ses péripéties pour le moins foudroyantes, Alastor se posta devant Engel, interdit. Il le fixa d'un air impassible et indéchiffrable pendant une bonne minute.

Il était agacé. Ça, il le savait. Mais il savait aussi qu'aucun d'eux n'avait vraiment eu le choix de faire quoi que ce soit sur le bateau. Et que cet agacement était surtout envers lui-même, de n'avoir pas su trouver d'autre alternative que d'utiliser le gosse déjà au bout de sa vie. Engel ne méritait pas de se recevoir cet agacement en pleine figure, il le savait. Le fils d'Aphrodite poussa un long soupir las et détendit sa posture.

D'un pas, il se rapprocha d'Engel et posa doucement ses mains sur ses épaules histoire de ne pas lui faire mal si jamais les marques roses étaient sensibles.

« Tu nous refais plus jamais un coup pareil. C'est pas une question, » termina-t-il d'un ton vaguement menaçant mais aussi empli d'un immense soulagement.

Alastor recula, se retenant d'ebouriffer les cheveux du gamin ou encore de lui faire un câlin - quelque chose qu'il n'aimait pas particulièrement mais qui semblait bizarrement approprié dans cette situation. Au lieu de ça, il se tourna vers Alix.

« J'ai rien vu de dangereux sur l'île donc c'est potentiellement louche, surtout avec les esprits qui se sont volatilisés d'un coup. J'ai vu une espèce d'habitation un peu plus loin. Vous voulez qu'on y aille où on essaie de redémarrer le bateau et on se casse de là ? » demanda-t-il.



Dernière édition par Alastor Sideris le Jeu 24 Mar 2022 - 11:48, édité 1 fois
Engel Schulz
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Lun 14 Mar 2022 - 13:16

Regarde-nous, les dieux n’ont pas honte

Alastor le fixait avec un air neutre, impassible, même. Engel déglutit. Il aurait été incapable de deviner ce qu’il pensait, ce qu’il allait dire - et il n’avait même pas envie d’essayer. Le fils d’Aphrodite ne disait rien, se contentait de l’observer avec la même expression de marbre et absolument indéchiffrable sans ouvrir la bouche. Au bout de plusieurs secondes, le garçon se tortilla sur ses pieds, détournant les yeux pour essayer de trouver quelque chose à quoi s’accrocher, ou bien essayer de se donner le courage de dire, lui, quelque chose ; mais tout ce qu’il rencontra, ce fut le regard d’Alix, toujours aussi sterne et sèche, et il se détourna, là encore, en quelques instants.

Pourquoi est-ce ce qu’ils se comportaient comme s’il avait commis une faute grave, sérieusement ? Il leur avait sauvé la vie ! Enfin, peut-être pas, personne ne savait ce qui se serait passé s’il n’avait pas décidé d’intercepter l’éclair de foudre, mais même : il avait survécu, ç’avait été une réussite, non ? Et puis, il était censé mener cette quête ! Il pouvait prendre ses propres décisions, okay ? Il avait fait ce qu’il fallait, et Alastor comme Alix allaient devoir apprendre à l’accepter, que ça leur plaise ou non. Voilà.

Toutes ces pensées agitaient son crâne comme des abeilles, mais Engel ne trouvait pas sa bravoure, perdu face à l’expression d’Alastor. Il n’arrivait pas à les lui dire. Puis le jeune homme soupira - se décontracta lentement - et s’avança, posant ses mains sur les épaules du garçon. Oh. Il avait l’air moins déçu, d’un coup. Quelque chose, dans l’estomac d’Engel, se dénoua, et son anxiété diminua d’un coup.

« Tu nous refais plus jamais un coup pareil. C'est pas une question, » dit Alastor.

Et ç’aurait pu être un peu inquiétant, vu le ton qu’il avait employé à la fin, mais le fils de Zeus n’était pas stupide et réprima un sourire rassuré - il avait surtout l’air soulagé, en fait. Pendant un instant, il eut l’impression que l’autre allait le serrer contre lui et tendit presque les bras, avant de se sentir stupide quand il ne fit que reculer. Bon. Eh bien il attendrait d’être de retour à la Colonie pour obtenir un câlin, alors. Pelia et Jon lui en feraient forcément, c’était sûr. Avec un peu de chance, peut-être même qu’il en obtiendrait un de la part de Laurie, à condition qu’il revienne sans une seule égratignure apparemment.

Oh, merde. Il espéra brusquement que les marques sur ses bras étaient éphémères, parce que si son ami apprenait qu’il s’était jeté sur de la foudre… Oui, non, il allait devoir faire un sorte qu’il ne l’apprenne jamais.

Pelia aussi allait sûrement l’engueuler, mais il avait un peu moins peur de sa réaction à elle, pour être honnête, ce qui serait quand même une première. Si elle n’avait pas été son amie, elle aurait largement rejoint sa liste de Filles Terrifiantes. D’ailleurs, Nola était aussi dessus. Et là encore, il était hors de question que sa demi-sœur apprenne ce qu’il avait fait. Très très hors de question.

Quant aux mots d’Alastor… Engel croisa les bras d’un geste un peu obstiné quand celui-ci se détourna pour s’adresser à Alix, se mordant la lèvre pour éviter de lâcher le mais j’ai eu raison, ça a marché qui mourait d’envie de sortir de ses lèvres. De toute façon, il n’avait absolument rien dit quand Alix ou le fils d’Aphrodite lui avaient dit de ne plus jamais le refaire. Enfin, ce n’était pas comme s’il comptait se jeter sur un autre éclair de sitôt - il avait encore mal - mais si c’était nécessaire, eh bien… Et puis, cette fois, il saurait à quoi s’attendre.

« J'ai rien vu de dangereux sur l'île donc c'est potentiellement louche, surtout avec les esprits qui se sont volatilisés d'un coup. J'ai vu une espèce d'habitation un peu plus loin. Vous voulez qu'on y aille ou on essaie de redémarrer le bateau et on se casse de là ? »

Alix soupira, se levant finalement et débarrassant ses vêtements du sable avant de lui répondre, s’étirant lentement les épaules et les omoplates ;

« Alors, pour le bateau… »

Elle soupira à nouveau, se pencha pour attraper quelque chose qui était derrière l’un des sacs et le leva pour le leur montrer, une expression absolument désabusée sur le visage. Et ç’aurait pu être comique, si ç’avait été dans une série ou dans un film, et pas dans la vraie vie - elle soulevait quelque chose de métallique, qu’Engel ne reconnaissait absolument pas, mais ç’avait l’air assez important.

« J’ai trouvé ça qui pendouillait du moteur. »

Ah.

L’ambiance collective retomba un peu plus bas, jusqu’à ce qu’un mouvement, à la périphérie de la vision d’Engel, n’alerte celui-ci. Il se crisp, tourna la tête… Et un immense sourire éclaira son visage.

« Larry !, » s’écria-t-il, se précipitant sur le lièvre.

C’est fou, il n’aurait jamais cru être aussi content de revoir l’animal, mais après tout, ils venaient d’échapper à la mort, okay ? Et puis, peut-être que le lièvre serait heureux aussi de revoir son maître, et- Ah. Ah, okay, même les animaux étaient des ingrats, en fait. Larry avait bondi hors d’atteinte, vers Alastor, et s’était assis sur l’un des pieds de celui-ci. Engel le dévisagea, bouche ouverte, hésitant entre se sentir offensé ou trahi.

« Bon, au moins, on a encore notre repas de secours, » lâcha Alix, les yeux braqués sur le lièvre.

Q-quoi ? Comment ça, repas de secours ?

Engel se tourna vers elle, prêt à la récriminer, mais elle avait déjà détourné le regard, hissant des sacs sur ses épaules et tendant le sien à Alastor.

« Bon, en avant pour l’habitation, alors, hein ? Peut-être qu’ils auront de quoi réparer notre truc.
- Tu m’as pas donné mon sac,
fit remarquer Engel.
- Je le porte, t’es une brindille. »

Et même si c’était probablement un moyen de lui montrer qu’elle était, elle aussi, soulagée de voir qu’il n’avait rien ; même si c’était sûrement pour être gentille, à sa façon, ou plutôt à la façon d’une fille d’Arès, Engel haussa les sourcils, la suivant du regard tandis qu’elle emboîtait le pas à Alastor, qui était le seul à savoir où était ladite habitation.

« Je ne suis pas une-
- Avance, demi-portion ! »


Lui ? Alors que, enfin, elle-même…

« Demi-portion ? Mais t’es pas très grande, non plus… »

Elle pausa.

Lorsqu’elle se tourna le visage vers lui, Engel fut parcourut d’un frisson terrifié qui lui donna un coup de fouet.

« Avance. »

Il obéit sans discuter.

(N’empêche qu’elle était petite.)

La marche jusqu’à l’habitation qu’Alastor avait pu apercevoir plus tôt ne fut pas très longue. L’île était vraiment jolie ; okay, il y avait pas mal de sable, et la végétation ne devenait verte que s’ils s’enfonçaient suffisamment dans les terres, mais les vagues et le ciel bleu donnaient des impressions de paradis au paysage. Franchement, naufrage et attaque par des esprits de la tempête mis à part, Engel voyait parfaitement ce genre de décor avoir sa place sur une carte postale. Tiens, s’il y en avait ici, peut-être qu’il pouvait en envoyer une à la Colonie ? Avec un peu de chance, leur argent mortel n’avait pas trop pris l’eau.

Ils ralentirent le pas lorsque le bâtiment fut en vue. Sauf qu’il y avait un léger problème ; plus ils avançaient, plus la construction paraissait… eh bien, assez abîmée, en fait. Engel n’osait pas penser en ruines, parce que si des gens y vivaient vraiment, ce serait assez impoli, et aussi parce que des ruines n’étaient que rarement bon signe pour des enfants de dieux grecs, mais ça y ressemblait tout de même vachement. La pierre était rongée, il y avait des restes de colonnes, des plantes grimpantes et de la bruyère un peu partout. En fait, lorsqu’ils se retrouvèrent pile devant, Engel pouvait voir que les ruines s’arrêtaient sur plusieurs centaines de mètres mais semblaient reprendre après ça, à une échelle bien plus grande. Okay. Où est-ce qu’ils étaient, exactement ?

Ah, et l’autre détail perturbant était la présence de quelqu’un, perché sur un des murs, qui avait levé la tête en les voyant - ou entendant - s’approcher.

Engel se crispa, portant la main à son épée par un réflexe mal maîtrisé, réalisant une seconde plus tard qu’il ne l’avait pas, et qu’elle était accrochée à son sac, donc sur le dos d’Alix ; il se rapprocha d’elle discrètement, faisant un pas de côté, au cas où.

L’homme du muret lâcha un soupir de soulagement.

« Parfait, une distraction !, » lâcha-t-il en se laissant tomber en bas du muret, lâchant le bouquin qu’il avait à la main pour le poser sur un caillou sans faire attention. En fait, plusieurs pierres étaient occupées par un bouquin ou un carnet. Il s’avança vers eux tranquillement, sans aucune trace d’inquiétude, de tension ou même d’incompréhension face à la vision de trois jeunes à l’air débraillés débarquant comme ça sans raison.

Engel pinça les lèvres. Quelqu’un qui les voyait comme une “distraction”, à ses yeux, ça n’avait pas l’air d’un bon signe, tiens. Il se rapprocha encore un peu d’Alix.

« Vous croyez que c’est un monstre ?, » dit-il à voix très basse, à l’attention de ses deux compagnons.

En tout cas, pour un monstre, il avait l’air bien humain et bien habillé, tiens. L’inconnu se posta à environ deux mètres d’eux, les mains dans les poches et l’image même de l’assurance détendue. Il portait le genre de vêtements que l’on s’attend à retrouver dans un centre-ville, pas sur une île à l’air déserte ou détruite ; des chaussures cirées, un pull clair à col roulé, un jean. La peau mate et des cheveux immaculés assez longs, il leur adressa un large sourire blanc, le genre de sourire brillant à deux mille carats. Il avait des yeux clairs, un bleu qui hurlait l’innocence.

Engel n’était pas un sang-mêlé pour rien. Quelqu’un à l’air bien sympathique, au regard innocent ? Non, c’était définitivement louche. Il ne savait pas qui était ce type, si c’était un monstre, un dieu, un mortel avec un pète au casque, qu’importe, mais la méfiance lui paraissait être la meilleure solution. Lorsque le regard de l’inconnu passa sur lui, il se crispa ; l’autre se contenta de lui adresser un clin d'œil, l’air amusé.

« Vous, vous êtes des demi-dieux, » dit-il ensuite d’un ton un peu pensif, mais sans une once de doute dans la voix.

Okay.

Okay, ça rayait l’option d’un mortel, donc. Non, les seules personnes capables de deviner ce qu’ils étaient aussi facilement étaient des monstres et des dieux. Engel avait beau se creuser la tête, rien d’autre ne lui venait. Alix, à côté de lui, s’était tendue et déplaçait lentement sa main vers son bracelet de métal, prête à dégainer sa lance au moindre signe d’agressivité.

L’homme leva une main vers elle, et elle se figea. Engel s’immobilisa, nerveux. Le geste n’eut pas l’air d’avoir de conséquences magiques ou quelconque - peut-être qu’il était devenu paranoïaque, au final - mais l’inconnu regardait la fille d’Arès droit dans les yeux,un drôle d’éclat dans les iris, lorsqu’il ouvrit la bouche.

« On va laisser les armes où elles sont, d’accord ? Pas la peine de sortir épées ou lances. »

Engel sentit son sang se glacer - et encore plus lorsque l’homme, lorsqu’il baissa sa main, glissa son regard en direction de ce que le garçon craignait être les lunettes d’Alastor, pendant un instant, avant de se détourner. Okay. Qui était ce type ? Ou plutôt, qu’est ce qu’il était ?

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Dernière édition par Engel Schulz le Jeu 8 Déc 2022 - 12:57, édité 1 fois
Alastor Sideris
Alastor Sideris

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Sam 20 Aoû 2022 - 20:20
feat @Engel Schulz


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Perdre la clé du bateau - et donc leur moyen de transport, du moins momentanément - aussi tôt dans leur aventure n'était pas un bon signe, c'était le moins que l'on puisse dire. L'objet pendant aux doigts d'Alix était à peine reconnaissable et aucun d'eux n'étant un fils d'Héphaïstos, il était peu probable qu'ils puissent en faire quoi que ce soit en un claquement de doigts. Au moins, le reste ne semblait pas avoir trop souffert de leurs péripéties en mer. Même Larry était toujours en vie !

« Bon, en avant pour l’habitation, alors, hein ? Peut-être qu’ils auront de quoi réparer notre truc. »

Sans rien ajouter, Alastor hocha la tête et attrapa le sac qu'Alix lui tendait, se mettant en marche sans perdre un instant tandis que les deux autres se chamaillaient derrière lui. Le fils d'Aphrodite ne put s'empêcher de sourire, amusé. Malgré la catastrophe qu'avait été leur voyage en mer, le moral des troupes ne semblait pas non plus au plus bas, c'était déjà ça de pris. Ils étaient tous en forme si l'on oubliait le corps parcouru de marques étranges d'Engel ou le mal de gorge inconfortable d'Alastor. Et peut-être la dignité d'Alix qui avait quand même pas mal galéré sur le bateau mais ça, le jeune homme avait jugé plus sage de ne pas en faire mention. Il tenait à sa vie.

Avançant en silence, le fils d'Aphrodite jetait autour de lui des regards suspicieux. Il avait bel et bien mémorisé le chemin jusqu'à l'habitation repérée un peu plus tôt, ce n'était pas le problème. A vrai dire, y avait-il vraiment un problème ? Peut-être pas. Simplement voilà, l'île lui semblait trop belle pour être vraie. Sans doute était-ce le cadre, cette espèce d'atmosphère de vacances générée par la plage, le son des vagues et la verdure éclatante les entourant. Toujours était-il que cette petite oasis en plein milieu de l'océan qui par un miracle inespéré avait fait se volatiliser leurs assaillants était suspecte.

Les doutes d'Alastor ne firent que se renforcer lorsque le petit groupe s'approcha de l'habitation en question. Si, de loin, elle lui avait paru plutôt normale, c'était une autre histoire une fois vue de plus près. Le bâtiment était en ruine, il n'y avait pas de meilleur moyen de décrire ce qu'ils avaient sous les yeux. Des ruines potentiellement habitables, certes, mais des ruines quand même. Le fils d'Aphrodite ne put s'empêcher de lâcher un soupir. Si personne n'était là, il ne savait pas ce qu'ils allaient bien pouvoir faire pour repartir.

Est-ce qu'un bateau à moteur pouvait se démarrer avec des fils comme le pouvait une voiture ? Il n'en avait aucune idée et l'envie de risquer une électrocution lui était vite passée depuis quelques heures, bizarrement.

Ses pensées furent bien vite interrompues lorsque le groupe remarqua une figure humanoïde perchée sur l'un des murs décrépis qui les fixait du regard. Alastor se raidit imperceptiblement. Le soupir de soulagement par lequel ils furent accueillis ne lui disait rien qui vaille.

« Parfait, une distraction ! » leur fit l'inconnu une fois descendu de son perchoir. Alastor échangea un regard en coin furtif avec Alix.

« Vous croyez que c’est un monstre ? » murmura Engel à leur intention. Le fils d'Aphrodite s'abstint de tout commentaire, n'étant pas sûr lui-même de la nature du nouvel arrivant. Mieux valait continuer à le jauger du regard, attendre de voir si l'individu trahissait certaines caractéristiques monstrueuses ou non.

Intérieurement, Alastor envoya une courte prière adressée à n'importe quelle entité divine assez généreuse pour leur épargner une nouvelle rixe avec une entité magique. Ils avaient déjà été suffisamment secoués comme ça durant les dernières heures.

Cependant, l'autre avait l'air humain. Il avait même l'air de sortir de nulle part avec son accoutrement de citadin, tout paumé qu'il était au milieu de son île paradisiaque - quoiqu'en ruines. Mais qu'est-ce qu'un mortel viendrait faire ici, en plein milieu de l'océan ? Etait-il possible qu'il s'agisse là d'un demi-dieu ? D'un naufragé qui n'avait pas été repéré par le quelconque service mortel s'occupant de ce genre de cas ? Le fils d'Aphrodite n'était pas sûr qu'il y ait assez de ressources sur cette île pour que l'autre ait l'air d'aller aussi bien. Même s'il s'agissait d'un humain, la rencontre était trop inhabituelle pour ne pas être douteuse.

« Vous, vous êtes des demi-dieux. »

Oh.

Alastor sentit ses lèvres s'étirer en un sourire aimable tirant sur la suffisance. A ses côtés, Engel comme Alix ne pipaient mot. Lorsque le mec bizarre leva la main, Alastor fronça brièvement les sourcils, coulant un regard subtil en direction d'Alix et remarquant que la jeune femme avait été prête à dégainer son arme. Et l'autre l'avait remarqué, peu importe à quel point elle avait tenté d'être discrète.

Qui était cet homme ?

« On va laisser les armes où elles sont, d’accord ? Pas la peine de sortir épées ou lances. »

Le sourire du fils d'Aphrodite s'étira de plus belle lorsqu'il croisa le regard de l'inconnu, jouant les innocents comme s'il n'était pas évident que ses lunettes manquaient de verres. Il ne semblait pas avoir compris pour le moment, ce qui était un avantage indéniable, mais le citadin avait quand même l'air suspicieux. Quand même, s'il pensait qu'Alastor allait se plier à sa demande, il pouvait toujours courir. Et puis, de toute façon, il n'avait mentionné que les épées et les lances, il n'était pas fautif.

Dans un geste délibéré, Alastor réajusta ses lunettes sur son nez lorsque Citadin détourna son attention.

« Et qu'est-ce qui garantit notre sécurité pour justifier une telle demande ? » demanda-t-il d'un ton tranquille, son sourire toujours collé au visage comme s'il ne s'agissait là que d'une rencontre des plus normales.

Intérieurement, cependant, Alastor était sur ses gardes. Il ignorait si Engel était en état de se battre et même si Alix avait l'air d'attaque, ça ne voulait pas dire qu'elle n'était pas aussi fatiguée ou même courbaturée qu'eux après ce qui s'était passé en mer. Garder une façade pacifique était ce qu'il y avait de mieux à faire pour le moment et ce, jusqu'à ce qu'ils sachent de quoi il en retournait.

« Vous avez un nom peut-être à nous donner ? Ou une raison pour laquelle un mec lambda se balade sur une île comme celle-ci, » ajouta Alastor, essayant d'ignorer l'irritation de sa gorge.

Qui sait, peut-être que l'autre était un envoyé des dieux et avait un sirop pour la toux, ce serait pas du luxe.

Northern
Northern

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Mar 27 Fév 2024 - 21:13

regarde-nous, les dieux n'ont pas honte
Pour la difficulté qu'il avait eue à dénicher ce bouquin, il ne lui était décidément pas très utile. Une poignée de Telchines en colère, une demi-douzaine de squelettes et un Cyclope – d'accord, Northern ne pouvait techniquement pas mourir, mais lorsqu'on lui avait versé de la lave dessus, il n'avait pas spécialement apprécié. Tout ça pour que sa trouvaille n'indique pas d'autre manière de se débarrasser de ses fichus oiseaux que celle de leur tirer dessus, de les fendre en deux, de les écraser à l'aide d'une massue, et ainsi de suite. En somme, il fallait apparemment utiliser des méthodes absolument barbares (Northern réprima un sourire, s'amusant lui-même, à défaut d'avoir une audience pour écouter son humour bien évidemment décapant) ou bien laisser tomber.

Et, pour tous les défauts qu'il possédait, Northern n'était pas déloyal. Enfin, si, bien sûr, mais pas lorsque cela comptait. Il nettoierait ce temple de son infestation de monstres même s'il devait voler suffisamment d'ouvrages anciens pour s'attirer les foudres d'Athéna elle-même. D'un autre côté, si elle n'était pas contente, celle-ci n'avait qu'à venir le bénir de sa sagesse divine pour lui indiquer la marche à suivre – mais loin de lui l'idée d'insulter les dieux, bien évidemment.

Des présences. Quelque part non-loin de lui, trois, non, quatre ? Entre les deux ? Il n'aurait pas su dire ; des présences fortes, marquantes, qui le firent poser son bouquin et lever les yeux. Pour l'amour de Zeus, ce qu'ils avaient l'air épuisés – les vêtements élimés, voire troués, des traces de sable humide sur le visage, de larges sac à dos sur l'épaule, les cheveux plus que décoiffés, et une épée en bronze céleste accrochée sur l'un de leurs bagages. Oh – oh, c'était parfait. Plus besoin d'un éclair de génie de la part d'Athéna ; il allait peut-être pouvoir faire ce qu'il préférait au monde, soit déléguer ses responsabilités à plus compétent que lui. (Ou moins – peu importait, tant qu'il déléguait ses responsabilités.) « Parfait, une distraction ! » Plus qu'une distraction, même – une future pièce de théâtre à observer depuis les coulisses tout en sirotant un cocktail. Enfin, avait-il emporté des cocktails…?

Ouh, ils n'avaient pas l'air d'apprécier sa présence. Northern pouvait comprendre ; la plupart des gens réagissaient de la même façon. Ce n'était pas de leur faute, après tout, il était effectivement plutôt irritant. Le plus âgé semblait observateur, peau sombre et doté d'une présence, d'un port de tête qui- hm. À côté, un- gosse, petit et blond, qui se tendit lorsqu'il le vit l'observer. Sans pouvoir s'en empêcher, Northern lui offrit un clin d'oeil. Et puis, enfin, une fille, ou une femme – entre les deux, à peine sortie de l'adolescence, cheveux courts et l'air buté. « Vous, vous êtes des demi-dieux, » marmonna-t-il. Assez puissants, même. Il n'aurait pas su immédiatement supposer leurs ascendances divines – il avait beau avoir été promu plusieurs décennies auparavant, il restait humain et n'avait malheureusement pas accès à l'odorat développé des monstres – mais, s'il avait dû le parier, hmm… Le charisme du plus grand murmurait quelque chose comme Aphrodite, Eros, peut-être Apollon ; la jeune femme-

Elle avait tendu la main vers son bracelet sans le quitter des yeux ; Northern leva la sienne à plat, interrompant le geste. C'était définitivement une arme – et, si son intuition était juste, quelque chose comme… Une lance ? Une hallebarde ? « On va laisser les armes où elles sont, d’accord ? Pas la peine de sortir épées ou lances. » Son bracelet était aussi louche que les lunettes sans verres de l'aîné du trio, vers lesquelles North jeta un coup d'oeil. Il avait passé la veille à fuir une troupe de Telchines – aujourd'hui, c'était repos, et non pas "échappatoire face à trois jeunes demi-dieux méfiants". En tout cas, la demoiselle semblant impulsive. Qu'y avait-il, en dieux impulsifs ? Notos, Niké, Eris… Arès, évidemment, aussi. Hm. Quant au gosse-

« Et qu'est-ce qui garantit notre sécurité pour justifier une telle demande ? » Oh, il allait l'adorer, lui. Northern se contenta de sourire, large et blanc, de cette mine innocente qui ne faisait qu'angoisser ses interlocuteurs, à chaque fois. Ah, s'ils savaient. Un caillou était plus à même de les blesser que lui-même, sur cette île. « Vous avez un nom peut-être à nous donner ? Ou une raison pour laquelle un mec lambda se balade sur une île comme celle-ci. » Un mec lambda ? Zeus, essayait-il de heurter ses sentiments ? Tsss, ce qu'on élevait mal la jeunesse, de nos jours.

Enfin – fini, l'amusement. Il n'allait pas manquer une occasion pareille ; elle ne se représenterait sûrement pas de sitôt. Il s'inclina donc, d'une courbette exagérée, qui sembla bien plus irriter la jeune femme que l'apaiser. « Northern Graham, pour vous servir, » répondit-il tranquillement. Son nom ne les avancerait pas à grand-chose, puisqu'il n'apparaissait dans aucun mythe existant – trop jeune pour cela, hélas, adieu ses rêves de gloire – mais il supposait que c'était poli de se présenter. « Et vous trois ? » Il n'allait tout de même pas continuer à les appeler "le grand, la demoiselle et le gamin" dans ses pensées jusqu'au bout, voyons. Ce ne serait pas flatteur.

« Je suis là pour faire du nettoyage. » Plus qu'un nettoyage, malheureusement ; un désherbage, même. Ôter les nuisibles et redorer les lieux jusqu'à ce qu'ils reflètent leur beauté pré-infestation. « Très important, ça. On n'y pense jamais assez, à nettoyer. Voyez-vous, » et peut-être parlait-il trop, mais c'était un autre de ses défauts ; Northern adorait s'écouter parler. « Il y a un temple, à quelques dizaines de mètres. Un peu en ruines, mais ce sont des choses puissantes malgré tout. Symboles de puissance, anciens lieux de rites, yadda yadda. Je suis là pour le débarrasser des rats. Sauf que ce ne sont pas des rats, mais des oiseaux de Stymphale. » Haussement d'épaules – soupir, dramatique. « Vicieuses créatures. Je lis sur le sujet depuis des jours, mais je ne sais toujours pas comment faire. »

Et voilà ; c'était l'instant de vérité. Ou pas, puisqu'il insisterait le cas échéant, mais même.

« Parce que, et j'en profite pour répondre à ta première question, » dit-il, se tournant vers Alastor, « je ne peux pas m'attaquer à eux. J'ai prêté serment. » Sourire – innocent, radieux, tranquille. « Je suis non-violent. »
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Engel Schulz
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Mar 27 Fév 2024 - 21:47

regarde-nous, les dieux n'ont pas honte
À son pied, quelque chose se posa – et Engel bondit, brusquement anxieux, avant de réaliser que ce n'était que Larry. Super. Maintenant, il passait pour un idiot. Et autant l'homme-peut-être-monstre n'avait pas réagi, autant Alix lui adressa un regard agacé, auquel il répondit avec grande maturité – en lui tirant la langue. Ce n'était pas sa faute si son lièvre était complètement dingue, aussi !

« Et qu'est-ce qui garantit notre sécurité pour justifier une telle demande ?, » demanda Alastor avec aise, et carrément un sourire aux lèvres. Eh bah dis donc, comment est-ce qu'il faisait ? Engel aurait eu envie de détaler en courant, si ç'avait été à lui de parler. D'ailleurs, est-ce que ce n'était pas techniquement le cas ? Il était le meneur de cette quête, non ? Mais Alastor était bien plus à l'aise lorsqu'il fallait parler – même Alix pouvait- …Ouais, non. S'il fallait se montrer diplomate et qu'Alastor avait, uh, une rage de dents et était incapable de parler, Engel préférait autant s'en charger avant de laisser la fille d'Arès le faire. « Vous avez un nom peut-être à nous donner ? Ou une raison pour laquelle un mec lambda se balade sur une île comme celle-ci, » continuait leur aîné, imperturbable. En tout cas, en apparence.

« Northern Graham, pour vous servir, » dit l'homme. "Northern" ? Genre- venant du Nord ? Est-ce que c'était une anagramme ? Engel avait entendu dire que les monstres en utilisaient, parfois ; mais si c'en était une, qu'est-ce que ça pouvait bien signifier ? Est-ce que- « Et vous trois ? » Heu… Est-ce qu'ils donnaient leurs vrais prénoms ? Un alias ? Le garçon jeta un regard à Alix, qui avait l'air dégoûtée rien qu'à l'idée d'adresser la parole à leur nouvelle connaissance, et puis vers Alastor, choisissant de le laisser répondre. Eh, il était plus grand, il savait mieux.

« Je suis là pour faire du nettoyage. » Du- …Engel cilla. « ...du nettoyage. » C'était- ça ne semblait pas faire sens, mais il avait l'air absolument sérieux, alors… « Très important, ça. On n'y pense jamais assez, à nettoyer. Voyez-vous, il y a un temple, à quelques dizaines de mètres. Un peu en ruines, mais ce sont des choses puissantes malgré tout. Symboles de puissance, anciens lieux de rites, yadda yadda. Je suis là pour le débarrasser des rats. Sauf que ce ne sont pas des rats, mais des oiseaux de Stymphale. » Des- oh, c'était pas les oiseaux qu'Hercule avait vaincus, eux ? Ceux qui étaient super solides, ou en métal ? « Vicieuses créatures. Je lis sur le sujet depuis des jours, mais je ne sais toujours pas comment faire. » Comment ça, il ne savait pas ?

Engel ouvrit la bouche pour rappeler le mythe d'Hercule, mais Northern parla avant lui. « Parce que, et j'en profite pour répondre à ta première question, je ne peux pas m'attaquer à eux. J'ai prêté serment. Je suis non-violent. » …Oh.

C'était possible, ça, même ?

« Prouve-le, » lâcha Alix sans hésiter. Northern eut l'air surpris, mais ça ne semblait pas très honnête, non plus. Huh – Engel avait vraiment du mal à savoir s'il mentait ou s'il disait la vérité, et si les émotions qu'il pouvait lire sur lui étaient les vraies. Il était… Il était bizarre. « Et comment voudrais-tu que je te le prouve ? Je préfère éviter que tu m'attaques simplement pour que tu sois certaine que je ne me défendrai pas. » Ouais, Engel supposait que c'était normal. Mais quand même… Il savait directement où étaient leurs armes, et même s'il avait l'air innocent et se prétendait non-violent, il avait aussitôt compris qu'ils étaient des demi-dieux ; ça cachait quelque chose, ça, non ? « Comment tu veux qu'on soit sûrs, sinon ? »

Il hésita, hésita, et puis finit par céder. « T'es quoi ? Un monstre ? » En face, une expression offensée – exagérée et bien vite remplacée par le même sourire que précédemment. « Un monstre ? Parce que tu trouves que j'y ressemble ? » Super – ils n'étaient pas plus avancés. « T'es quoi, alors ? Un… j'sais pas, un balayeur olympien ? » Il avait bien parlé de nettoyer le temple, non ? D'ailleurs, c'était un temple de qui ?
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