Elias • I'll hold onto you no matter what this world will throw it won't shake me loose

D'une apparence froide, Elias n'est pas forcément la première personne vers laquelle on peut penser se tourner et pourtant, mieux vaut ne pas se fier à son petit air indifférent car là-dessous se cache une réelle sympathie pour son entourage. Pas particulièrement souriant, il est néanmoins un bon public, autant pour rire à tout et n'importe quoi que pour écouter ses camarades en quête d'une oreille attentive. Toutefois, il ne faut pas s'attendre à ce qu'il fasse de même, étant assez maladroit dans ses propos lorsqu'il s'agit de parler de lui. D’un naturel travailleur, on peut souvent le trouver quelque part dans la bibliothèque ou dans sa salle commune, plongé dans son bouquin, sa plume grattant son rouleau de parchemin. Il pourrait d’ailleurs bien vous passer ses devoirs si vous le lui demandez gentiment et, si en contrepartie vous lui offrez un petit truc à manger, il vous en sera éternellement reconnaissant. Il n'est pas quelqu'un avec qui il est difficile de vivre, il s'adapte facilement et sait s'imposer au besoin.

Toutefois, mieux vaut ne pas s'en prendre à lui, il n'est pas un bon petit gars passif qui se laissera faire sans rien dire. Il peut laisser passer quelques vannes mal placées, peut fermer les yeux sur des moqueries quant à son sang-pur et l'arrogance immédiatement associée à ce statut mais il y a certaines choses avec lesquelles il ne tolère aucune forme d'humour. Que ce soit un bon ou un mauvais jour, le jeune homme s'énerve très vite et devient violent tout aussi rapidement. Il est un peu l'incarnation de l'expression "le calme avant la tempête" même si c'est plutôt à un cyclone que vous allez faire face si vous le cherchez, lui ou son entourage proche. Il est à l'image de son patronus, un ours. Il aime manger, il aime dormir mais il est aussi très territorial et très protecteur envers ceux auxquels il tient, sa famille et Simon surtout, n'hésitant pas à user de la force pour se faire comprendre. Lorsque cette méthode ne marche pas et qu'il parvient à se calmer - ce qui est rare une fois qu'il a explosé - il sait également très bien user des mots qui jouent sur la psychologie de son interlocuteur et d'un ton si calme qu'il en devient terrifiant. Mieux vaut ne pas éveiller en lui cette flamme hargneuse qu'il peine à faire taire. Une fois la machine lancée, il est presque impossible de l'arrêter, Elias est borné et rancunier, il ne pardonne pas facilement voire même pas du tout. Mieux vaut ne pas s'en faire un ennemi.

Généralement il est assez difficile de sortir des bonnes grâces de l'adolescent. Les cas de violence et d'énervement ne sont souvent générés que par des inconnus ou des gens avec qui il n'entretient que des liens neutres, sans plus. Toutefois, si vous parvenez à devenir son ami, vous pourrez lui faire du mal autant que vous le voudrez, il aura toujours l'espoir que les morceaux seront recollés. Il se voile souvent la face parce qu'il déteste se rendre compte qu'il avait tort sur quelqu'un - ou même, de manière générale, sur un simple fait - et que devoir couper les ponts avec une personne toxique à laquelle il était attachée lui brise toujours le coeur. C'est un sentimental qui cache très bien son coeur. Mais, à cause de son éducation, il en vient parfois à penser que l'amour est dénué de tout intérêt ce qui devient problématique lorsque ses sentiments en viennent à se concrétiser. Il a tendance à voir les choses simplement : quand tu as besoin de quelque chose, tu le prends ou tu t'en donnes au moins les moyens. À noter qu'il n'applique pas du tout son propre conseil puisqu'il préférera mille fois mieux fuir ses sentiments en allant voir ailleurs pour oublier - sexe, alcool, sport, n'importe quoi - plutôt que de les affronter, les assumer et faire avec. Dans le genre crétin, il est plutôt pas mal.

• Il est issu d'une famille de sang-pur et nombreuse. Deux de ses frères sont plus vieux que lui et sont déjà mariés, promis à un grand avenir. Il est le plus vieux de sa fratrie à être encore à Poudlard, suivi des jumeaux de deux ans de moins que lui et de la petite dernière de la famille qui entame sa première année.

• Il a été promis à ses quinze ans à Amelia Norbo, la soeur de son meilleur ami de toujours, Simon Norbo. Même s'il est fier de son ascendance, Elias n'a jamais aimé ces histoires de mariage arrangé, encore moins maintenant qu'il pense ressentir des sentiments pour une certaine personne.

• Elias est relié à Nola - et donc à la famille Maxwell - par son père dont la soeur s'est mariée il y a des années de cela au patriarche des Maxwell, faisant donc de Nola sa cousine et d'Orion son cousin. Les trois adolescents se connaissent donc depuis la nuit des temps, se voyant lors des repas de famille ostentatoires et des soirées organisées par l'élite sang-pur dans l'espoir de vanter ses mérites plus haut et plus fort que ses comparses.

• Parmi ses ancêtres se trouvent quelques voyants sans grande renommée et tous les Kent pensaient le gène éteint avant qu'Elias ne se mette à avoir des visions aux alentours de ses huit ans. Le problème c'est qu'à part vous dire que dans plus ou moins une semaine vous allez ouvrir un yaourt, il ne pourra pas vous dire grand chose de plus : ses visions sont des plus ennuyeuses.

• Il est fan de la musique moldue et surtout du rap qu'il écoute en boucle quand il est chez lui, seul dans sa chambre pour que personne ne surprenne son guilty pleasure. Ses parents n'ont jamais jugé la culture moldue comme étant digne d'intérêt, il préfère donc ne pas trop ébruiter ses passe-temps.

• S'il a su très tôt qu'il était bisexuel, Elias n'a jamais fait son coming out à proprement parler : il n'e ressent pas le besoin et trouve cela stupide. De plus, il a été élevée dans une optique conservatrice et connaît donc parfaitement la position de ses parents sur le sujet : une position qui ne lui permet pas de ramener un garçon à la maison. Quant à sa fratrie, il se méfie de ses deux aînés et prend tout de même quelques précautions pour que ses frasques - nombreuses - ne parviennent pas aux plus jeunes qui risqueraient de tout confier aux figures parentales.

• Ses parents étaient toujours très occupés aussi Elias a-t-il été élevé les trois quarts du temps par ses deux grands frères. Quand ils ont dû quitter le nid familial toute l'année pour faire leurs études à Poudlard, il a pris leur suite avec les plus jeunes en s'assurant qu'ils ne manquent de rien.

• Il ne ressent absolument rien pour ses parents. Il sait qu'on lui a enseigné le respect et peut-être une pointe d'affection - jamais d'amour, l'amour n'est que frivolités et mièvreries pour les Kent - mais il ne ressent rien de tout cela. Respecterait-il ses parents s'il n'avait pas été conditionné pour le faire ? Sans doute que non.

• Il n'a absolument aucune idée de ce qu'il aimerait faire plus tard et repousse toute réflexion au lendemain en se disant que ses parents lui auront déjà trouvé un chemin tout tracé bien que sans doute pas adapté pour lui. Sa seule certitude est qu'il détesterait vivre une vie bien rangée avec une femme, des enfants et un nom à la renommée qu'il ne faudra jamais entacher.

• Son animal de compagnie est un chat d'un roux pétant qui est tout le contraire de son maître : dynamique et aventureux. Elias ne compte plus le nombre de fois où la bestiole insupportable - mais attachante - l'a réveillé en miaulant la nuit pour sortir du dortoir. Le mâle - car c'en est un - répond au nom de Hermès en raison de ses constants aller-retours et affectionne tout particulièrement l'espace de travail de son maître où il ne manque jamais de renverser un encrier.

Somebody get me through this nightmare

Elias n'entend plus rien sinon le sang qui bat dans ses tempes. Il n'a que vaguement conscience du corps étendu à ses pieds, les flancs ses soulevant dans un rythme désordonnés et les pleurs qu'émet la victime ne parvienne pas aux oreilles de l'agresseur. Ses mains tremblent, il vacille alors qu'il s'éloigne, fuit, loin. Le plus loin possible pour ne pas contempler son oeuvre. Il s'appelle Elias. Il a seize ans. Il fait partie d'une famille de sangs-purs. Il est un élève à Poudlard. Il est à Serpentard. Il bombarde son cerveau d'informations simples à retenir, des faits sur lui-même qu'il connaît par coeur et qu'il ne mentionne jamais à personne, les bases de son identité, dans l'espoir de calmer sa respiration aussi irrégulière que celle de l'autre garçon au sol dans le couloir d'à côté. Il sent la crise de larmes arriver alors il se précipite dans les toilettes en espérant que personne n'y soit et il frappe dans l'un des miroirs en lâchant un cri sauvage, autant de douleur que de frustration. Il ne sent même pas les éclats de verre enfoncés dans ses phalanges déjà ensanglantées par le passage à tabac qu'il a fait subir au cinquième année qui finira bien par être retrouvé par quelqu'un qui s'occupera de lui. Au moins, il n'aura sans doute pas le cran de dénoncer Elias, de peur de devoir faire face aux représailles. S'il était à sa place, le Serpentard se tairait lui aussi. Dans ces moments-là, ces moments où sa rage explosait toutes ses limites, il se terrifiait lui-même.

No one will ever change this animal I have become

Il se revoit, gamin, emporté par l'adrénaline. Son poing qui vient s'écraser contre le visage de son grand frère et le regard incrédule de celui-ci. Elias n'avait que six ans et ils ne faisaient que jouer, comme les enfants qu'ils étaient. Le petit garçon ne comprenait pas lui-même ce qui l'avait poussé à frapper son frère simplement parce que sa remarque précédente ne lui avait pas plu. Il s'était excusé presque immédiatement et les larmes lui montant aux yeux tandis que son aîné, la main frottant sa mâchoire douloureuse, l'avait entouré d'un bras en lui assurant que ce n'était pas grave mais qu'il ne fallait pas recommencer, que ça ne se faisait pas et que ce n'était pas digne des Kent que de recourir à la violence. En un flash il aperçoit le visage désapprobateur de son père qui a bien remarqué l'hématome sur le visage de son second héritier, la lueur de colère qui traverse ses yeux et le regard fatigué pire, déçu, de sa mère. L'adolescent secoue la tête il ne veut pas voir ça, n'a pas besoin de s'infliger ça alors qu'il est déjà en proie à la panique. Mieux vaut ne pas aggraver les choses, il faut qu'il se calme, que son rythme cardiaque s'apaise et que sa vision redevienne nette.

So many times I've lied but there's still rage inside

Elias n'aime pas ses parents, c'est un fait que personne n'énonce mais que tout le monde sait et il en va sûrement de même pour la plupart de la fratrie. L'amour ne mène à rien, c'est ce qu'on leur a enseigné. Alors pourquoi sent-il son coeur se réchauffer dans sa poitrine quand il passe du temps avec ses frères et soeurs ? Ces rires sont-ils factices eux aussi ? Il est persuadé du contraire. S'il n'aime pas ses parents, le jeune homme porte un amour sans limite pour sa fratrie et surtout pour les plus jeunes avec lesquels il a passé le plus clair de son temps puisque leurs figures parentales n'étaient pas souvent à la maison. Le jeune homme sourit en se remémorant ces souvenirs emplis de joie et d'insouciance, la belle époque, quand leur père n'était pas à la maison et que leur mère était trop occupée pour les surveiller alors qu'ils construisaient des cabanes avec leurs draps.

Mais ces souvenirs sont teintés par l'amertume et le regret, Elias ne rentre plus à la maison que pour y passer l'été, ne supportant plus ce climat étouffant, cette sensation d'être épié et surveillé à tout moment. Depuis qu'il a été promis à Amelia Norbo, une héritière de sang-pur et accessoirement la soeur de son meilleur ami, rien n'est plus pareil. Il a dû croiser la jeune fille en tout et pour tout trois fois dans sa vie et n'a jamais eu aucune intention de faire de faire un bon mariage qui lui profiterait. Il n'a pas la même façon de penser que ses frères aînés qui se plaisent dans cette existence toute tracée. Il ne veut pas se marier ni avoir à produire des enfants simplement pour la lignée d'un nom qui ne fait plus grand sens dans leur monde maintenant si diversifié. Pour le moment, il a accepté la nouvelle sans broncher mais la perspective d'obtenir son diplôme puis de devoir passer la bague au doigt d'une quasi-parfaite inconnue le rend malade.

So what if you can see the darkest side of me ?

Sa respiration est légèrement plus calme mais il a encore besoin de relâcher la pression c'est donc vers les souvenirs de sa cousine qu'il se tourne. Nola est plus jeune que lui de presque une année entière mais il n'a jamais eu aucun mal à s'entendre avec elle. Sans doute parce qu'ils détestaient autant l'un que l'autre les soirées mondaines auxquelles ils étaient obligés d'assister pour faire bonne figure. Tous des hypocrites, que des pédants cherchant avec extravagance à étaler leurs fortunes colossales et leurs exploits pseudo-remarquables à qui voulait bien les écouter. Un beau costume et un sourire poli collé au visage, Elias aurait tout donné pour pouvoir s'enfuir dans ces moments-là. Le quotidien de la noblesse des sangs-purs, ce n'était pas pour lui.

Nola semble être dans le même cas c'est pourquoi il passe le plus clair de son temps avec lors de ces événements ou même lors des repas de famille extravagants. Théophile Kent désire garder de bons liens avec les Maxwell, quand bien même sa soeur, Eurydice, a perdu la vie il y a des années. Alors la famille se retrouve et c'est l'occasion pour Elias de constater à quel point Orion a grandi. Son oncle ne semble être plus que l'ombre de lui-même mais à l'époque, il ne s'en rendait pas compte, il était trop jeune pour comprendre le caractère définitif de la mort. Alors il se contentait de rester avec Nola, critiquant les autres invités, n'épargnant absolument pas Victor et Augustin, ses frères, surveillant William et Isaure, les jumeaux, d'un oeil bienveillant. Esther jouait seule dans un coin avec l'une des nounous sollicitées par les Kent. Des soirées pleines d'ennui où sa cousine constituait sa seule distraction.

Help me believe it's not the real me

Il a presque arrêté de trembler. Sa respiration est redevenue stable et les larmes ont quitté ses yeux mais il se sent vide, si vide. Alors il pense à Simon avec cette pointe de honte qu'il a toujours quand ses sentiments remontent à la surface, réflexe stupide, résultat d'un conditionnement de son éducation. Il l'aime. C'est nouveau et ça le terrifie parce qu'il n'a jamais aimé personne, pas comme ça, pas si fort. Il se sont rencontrés dès leur première année, ne sont devenus amis qu'en deuxième et ne se sont rapprochés que durant l'été suivant la troisième. La copine de Simon s'est tuée et Elias n'a pu qu'être présent pour lui, il était son ami et ne comptait pas se défiler. Depuis la rentrée, ils couchent ensemble et l'adolescent pensait que les choses resteraient ainsi, que rien ne se développerait. Il avait tort, terriblement tort.

C'était progressif. Au début il ne faisait que le trouver plus attirant qu'avant, il s'était dit que ce n'était là que le résultat de leurs rencontres charnelles plus ou moins fréquentes. Puis il avait commencé à vouloir l'embrasser à la dérobée, à se surprendre en train d'envoyer des regards sombres à ceux qui se risquaient à l'approcher, peut-être même le draguer. Il avait fini par admettre l'évidence, sans pour autant l'accepter. Il ne le lui dira jamais mais Simon c'est son ancre, son pied-à-terre. Son phare dans la tempête. Et c'est si fort qu'Elias a l'impression que son coeur va exploser sous la pression, il pourrait en pleurer tant il ne saurait pas décrire ce sentiment avec des mots. Alors il fuit. Il fuit parce qu'il a peur et qu'il préfère se réfugier dans les bras de quelqu'un d'autre plutôt que de devoir affronter ce que son coeur lui souffle. Mais ce n'est jamais quelqu'un d'autre que Simon qui parvient à apaiser ses colères ou l'empêcher de frapper quelqu'un pour à peine quelques mots de travers. Elias était habitué à être protecteur mais avec son meilleur ami, c'est une toute autre chose. Il ne supporte plus les blagues de mauvais goût concernant le suicide, les moqueries basées sur des préjugés stupides, plus rien de tout ça se passe pour Elias lorsque ça concerne Simon. Et s'il est son repère, Elias ne s'est jamais senti aussi perdu de sa vie.

I can't escape myself

Elias fixe le miroir brisé face à lui. Il ne tremble plus, son rythme cardiaque est apaisé et sa vision est redevenue nette, on pourrait croire, si l'on ne portait pas le regard sur ses phalanges couvertes de sang séché, qu'il venait juste de prendre une pause dans les toilettes. Il prit une profonde inspiration avant de laver prudemment ses mains en retirant les éclats de verre brisé en grimaçant. Après une dizaine de minutes, il sortit des toilettes, un sourire aussi factice que blasé collé sur les lèvres. Il a refait une crise et il en a conscience mais il ne sait toujours pas quoi faire pour arranger ça. Inconsciemment, Simon l'aide à gérer ses problèmes de colère mais depuis l'annonce des fiançailles, Elias est à cran et n'arrive plus à contrôler ses humeurs qui le font un peu trop facilement déraper. Il ne se souvient même plus ce que sa victime a fait ou dit pour mériter un tel passage à tabac. L'adolescent a un problème et il le sait très bien mais il ne sait pas comment demander l'aide dont il aurait besoin alors il préfère laisser les choses se passer en priant pour qu'un jour, il parvienne à se calmer et à être comme les autres.

Apaisé.

I can't control myself